Le documentaire

 

Le documentaire ECHO(E)S , réalisé par Chloé De Bon, aborde le sujet des violences gynécologiques et obstétriques (VGO). Il se construit sur le récit de huit personnes, en paroles et en mouvements, sur terre et dans l’eau, pour nous amener à (re)questionner nos pratiques de soin par le soin. Des éléments “dessinés” (animations 2D) s’immiscent au sein du film pour accompagner la parole, donner du rythme et mettre en avant l’expérience collective vécue en dehors du dis- positif filmé.

 
 

Comme ça l’est très souvent dans le cadre d’un processus artistique — qui devient à un moment presque thérapeuthique —, tout est parti de mon expérience personnelle : l’arrêt de la pilule que je prenais depuis plus de 10 ans (Diane 35, qui fut au coeur d’un scandale sanitaire) et les problèmes de santé qui ont suivis à savoir : de gros chamboulements hormonaux provoquant de l’acné sévère, une aménorrhée et autres. Un « choc » qui m’a amené à une prise de conscience.

La contraception et les violences gynécologiques qui y sont liées fut le point de départ de ma réflexion mais au fur et à mesure de l’avancement du projet et des rencontres (j’ai écouté des dizaines de témoignages), j’ai pu connecter d’autres évènements de ma propre histoire entre eux — j’ai vécu dans ma chair un autre scandale sanitaire : celui des prothèses PIP — et progressivement, élargir le spectre de ma thématique.

E ectivement, ce sujet m’a ouvert à celui — bien plus large — des traumas vécus dans le milieu médical: violences liées à l’accouchement, à l’endométriose (maladie diagnostiquée en moyenne après 7 ans) ou encore à la chirurgie esthétique. Et en allant plus loin, j’ai réalisé que ce qui nous rassemblait tou·te·s, au-delà de ces expériences douloureuses, c’était surtout notre capacité de résilience.

A travers ECHO(E)S, j’ai voulu créer un espace suspendu où les récits se croisent, les vécus se rencontrent et les alliancesse tissent.

Pourquoi Flower of Life (nom donné en 2018) devient Echo(e)s ?

Car chaque témoignage raconté au sein du film fait écho à ce que j’ai vécu, d’une manière ou d’une autre. Et même si les violences vécues sont di érentes, il y a toujours un point de connexion, que ce soit dans la douleur ressentie, les émotions vécues, l’isolement aussi.

Car je désire que ce film fasse écho en vous tou·te·s.

Car à l’image de l’écho des vagues, j’aimerais qu’il se propage, voyage, s’étende jusqu’à d’autres, pour les aider (peut-être) à trouver quelques réponses, à entrevoir des pistes pour « guérir ».

 
 

Chloé De Bon, réalisatrice